Bienvenue sur le blog du sculpteur Anne Kirkpatrick

Edification du moule.

Le tirage se fera en résine. Procédé chimique couramment employé pour la restauration du patrimoine. Bronzes, pierre, tout est restauré ainsi. Les résultats sont satisfaisants dans le temps.

Le choix du moule s'est porté sur un contre moule en plâtre dans un premier temps.

J'ai  passé le silicone après avoir choisi soigneusement les morceaux à développer. Un grand morceau devant et deux derrière. Puis j'ai posé des cales dans tous les plis pour permette au contre-moule futur de sortir sans accrocher . Un exercice périlleux puisqu'il faut calculer les formes à l'envers. Trêve de détails. Il faut avancer sans savoir si l'on a oublié une étape. La surprise est pour la fin!

Photo: Anne Kirkpatrick

Bienvenue dans mon atelier.

Je suis née à Roquebrune et je ne m'étais pourtant jamais intéressée à ce Calvaire, si ce n'est, enfant, pour tenter une escalade impossible en surplomb.

La Vierge est maintenant dans mon atelier. Le premier travail  consiste à remodeler les parties abimées ou manquantes. Elles sont importantes et un modèle similaire aurait été le bienvenu. Mais tant pis, je me suis mise, en confiance, dans les pas de mon prédécesseur.

C'est avec du plâtre à modeler que je reforme la statue.Il est plus lent à la prise, avec un bel aspect fini.  Il faut avancer doucement, rajouter, enlever, poncer jusqu'au brillant. Le travail doit être tel que l'on ne se doute pas de l'intervention.

Après la tête, les manques dans les plis du manteau, les pieds, j'arrive au socle: ici pas de poésie! Il demande un travail de précision très exigeant.

Lorsque la statue est bien propre, le travail de moulage peut commencer.

Photo: Anne Kirkpatrick

Zoom sur la Croix.

L'appareil numérique aidant, nous devenons beaucoup plus curieux, intéressés. Peut être sommes nous à l'affût d'une histoire, d'une généalogie des faits?

Je zoome donc sur la Croix. Je ne peux que m'émerveiller du travail de ferronerie de cette Croix très ajourée. Admiration au passage de la technique irréprochable du sculpteur. Expression douloureuse de Marie, mais pourtant forte. Le Christ lui aussi porte la signification de son attitude. Il reste beau et tourné vers l'humanité. Je ne descelle pas de signature. Peut être le Calvaire date-t-il de la même époque que l'église?

Regardez ces savants entrelacs de grappes de raisins et de feuilles de vigne et d'épis de blés. Nous pensons tout de suite au travail de la campagne. Mais c'est à l'évidence l'évocation du Jeudi Saint: transformation du pain et du vin;

Photo: Anne Kirkpatrick

Le Calvaire de Roquebrune orphelin.

Depuis quelques mois, très peu l'ont remarqué, il manque le personnage de la Vierge. A l'initiative du Maire Benoît Desenlis, elle a été démontée car des attaques très sérieuses de rouille, sur sa tête et surtout à sa base rendait sa présence dangereuse. En effet, lorsque la statue a été sortie, elle est littéralement tombée dans le godet qui allait la récupérer.: 100 kg à 2m 50 de haut, l'opération était délicate.

Nous pouvons dire que cette Vierge "Stabat Mater" (La Vierge debout au pied de la Croix) est accompagnée de St Jean, disciple aimé de Jésus qu'il confie à sa Mère en remplacement de lui même, et ajoute " Voici ta Mère".

L'ensemble est près de l'église dans le centre du village. Il est orienté plein sud. Marie à l'Occident, Jean à l'Orient.

Le catéchisme sur écran géant.

Vous croisez une pile gallo-romaine dans la plaine. Puis l'accès est montagnard pour parvenir Ã  ce petit village fortifié. Il est dominé par une tour impressionnante. Au pied de celle ci , l'église du XVII siècle. Je pousse la porte. Le prêtre argumente la Parole du jour en montrant aux enfants les détails sculptés d'un immense rétable en pierre!( 8m x8m)

  Le prêtre familiarise l'esprit des enfants à ce trésor et du coup, c'est toute l'assemblée qui en profite. Quel meilleur moyen pour apprécier l'art, lui donner un sens, une forme. Ces petits gersois ont beaucoup de chance.

Ce qu'elle a reçu, elle le donne.

Elizabeth Sombart est une pianiste virtuose au talent très précoce. Elle reçut de nombreuses distinctions et se produit dans le monde entier. Mais ce qui fait d'elle un être à part, c'est son cÅ“ur intelligent et  généreux. Elle nous fait comprendre que la beauté de la musique classique vient d'Ailleurs, et si elle nous est donnée c'est pour être partagée.

"Habitée depuis sa jeunesse par le désir de partager la musique classique au plus grand nombre, et à des publics défavorisés, elle a crée en 1988, la Fondation Résonnance, aujourd'hui présente dans 7 pays. Un des buts fondateurs est de porter la musique dans des lieux de solidarité (établissements médicaux sociaux, hôpitaux, maisons de retraite, orphelinats, prisons). Plus de 500 concerts y sont offerts chaque année.

La Fondation Résonnance a pour mission de créer des écoles de piano, avec pour fondement: la gratuité, l'absence d'examen et de compétition, l'ouverture à tous sans limite d'âge et l'enseignement de la Pédagogie Résonnance: Phénoménologie du son et du geste. S'oublier soi même pour servir et offrir la musique plutôt que l'utiliser pour se servir, tel est l'enjeu de cette Pédagogie. Exposé technique rigoureux, écrit en 3 volumes, elle est la synthèse de l'enseignement qu'Elizabeth Sombart a reçu de Célibidache et Hilde Langer Rühl.

Elle s'est consacrée pendant 25 ans à la formation de pianistes lors de Masterclass à la Fondation, dans les universités et hautes écoles en Suisse et à l'étranger. En 2014, elle crée le Centre Internationnal d'Etude de la Pédagogie Résonnance (CIEPR) qui propose des Masterclass de piano, chant, musique de chambre, improvisation et direction d'orchestre en collaboration avec Jordi Mora qui en est le doyen."

Ecoutons-la maintenant, avec attention:

"Voir la musique se déployer au cœur de ces visages....se donner l'illusion de consoler et à travers cela dire à ceux qui ont été privés de cette musique et qui la découvrent, leur dire qu'ils sont aimés"

Toute cette attitude de vie, ne la tient elle pas de sa grand-mère qui crut très fort en elle?

Découvrons un talent, une élégance, un dynamisme et un cœur. (cliquer ici)

A lire:"La musique au cœur de l'émerveillement". Ed;JC Lattès.Elizabeth Sombart.

Photo: Sheila Mac Kinnon.

La plus belle réflexion sur l'Art et le Beau.

Mon histoire est celle d' un temps révolu: le facteur qui apportait le courrier à domicile. Quelques instants d'échange étaient encore le signe d'une vie sociale à la campagne. Fini tout cela!

Mais en ce temps là, je sculptais tout l'hiver dans l'atelier ouvert sur l'extérieur. Je voyais donc passer et repasser le facteur. Lorsque j'eus terminé mon travail, je rassemblais les trois statues. Et, pour la première fois, le facteur s'enhardit, stoppa son moteur et vint me porter lui même le courrier.

"Cette fois ci, je m'arrête et je viens voir."

 Il s'avança et resta bouche bée:

"Oh p....ng!", il s'avança encore. "C'est beau". .

 C'était un compliment gascon qui m'allait droit au cÅ“ur.

 Et il fit encore un pas de côté: "Oh! p...ng!"

 Et, comme pour condenser sa pensée, il dit: "C'est de l'Art".

"Moi, je ne m'y connais pas en Art , mais je vois que c'est Beau".

Il marcha encore, et toucha le manteau: "C'est daïngue ce boulot!"

 " Il vous en fallut du temps! Et puis, il faut avoir l'idée. Et c'est qu'il faut le faire aussi!"

Il fit un grand sourire et regarda la statue: "P...ng!"

Je lui expliquais comment j'avais fait. Il avait l'air un peu hébété.

 C'était complexe, mais il fallait croire qu'il arrivait à suivre:

"P...ng!". Commenta-t-il.

A la fin, il rajouta:  "et les bou-tons!" (c'est une soutane, il y en avait beaucoup)

Rafraichir son esprit et son cœur en 2 minutes.

Des mélodies enfantines charmantes et un défilé de frimousses tendres, aux regards clairs et aux sourires qui sont la joie de vivre.

Poésie de la nature et détente assurées.

Bravo Lucie  ! (cliquer ici)

Et pour  laisser couler le charme de la langue russe, écouter Talianotchka II, le petit accordéon russe.

Photo A.K: délicate fleur de lin.

Crèches et expositions dans le Gers.

Noël approche, nous irons enrichir nos crèches familiales en puisant parmi les 20 000 santons exposés au château de Lavardens, jusqu'en janvier.

Nous irons visiter l'incontournable "ronde des crèches" des villages autour de Miradoux. Nouvelles surprises, nouveaux exploits techniques. Dès le mois de septembre les artisans sont à l'œuvre. Cette diversité spécifique fait la touchante beauté de l'ensemble.

Et nos églises de campagne se réveillent aussi, et ressortent leurs santons oubliés. Et là; que de trésors! Quelques petites réparations et l'installation est ... un jeu d'enfant émerveillé.

A.K

Photo AK: Pour Rozès, Balthazar (60cm), un Roi Mage magnifique. Si nous ne connaissons pas le talentueux sculpteur, il est signé sur son socle:" P. Bouancheau, statuaire à Nantes" et la peinture qui est un art en soi, est de E.Ricaud à Bordeaux.

Petit détour de Noël à Lavardens !

Fête à la Maison de Retraite des frères des Ecoles chrétiennes.

Deux années de travaux ont été indispensables pour une remise aux normes des locaux . A cette occasion, une nouvelle statue de Saint Jean Baptiste de la Salle réalisée par Anne Kirkpatrick, a été mise en place dans la cour d'entrée.

Le 6 mai 2014 a eu lieu la bénédiction des bâtiments rénovés et de la  nouvelle statue. Une messe concélébrée par douze prêtres et Mgr Pierre Marie Carré, évêque de Montpellier, fut dite dans la belle chapelle de Fonseranes. Puis un apéritf  suivi d'un repas dans une joyeuse ambiance fraternelle.

Nous voyons de gauche à droite:

Mr Alain Castan, directeur de la M. R,  Frère Guy Séverac, Mgr P.M Carré, évêque de Montpelier, Père  Jean Estrade, Frère J.M Poupin.

Le frère Guy Séverac explique le choix de l'emplacement de la statue dans cette cour d'entrée et dont la perspective se prolonge très esthétiquement sur le grand jardin intérieur. L'attitude des trois personnages rappelle "la transmission du savoir".

Explications de la  statue, par Anne Kirkpatrick :

Le regard de Jean Baptiste est tout à l'enfant qui lui est confié. Sa main montre Dieu qui est l'inspirateur de son attitude.

L'enfant reconnu, aimé (il regarde en confiance le ciel) et instruit (le livre dans la main), devient responsable de ce savoir et le transmet à son "frère" plus jeune (qu'il montre du doigt).

Le petit est tout en confiance dans cette communauté. Il développe naturellement ses qualités d'application dans la joie de l'apprentissage.

L'ensemble tout en tension joyeuse et créatrice est empreint de douceur et de spiritualité. Il constitue un véritable témoignage.

Photo:Frère Joseph Dirat, directeur de la communauté Fonseranes Béziers.